Vous pensez maîtriser l’intelligence artificielle parce que vous utilisez ChatGPT ? Stop.
Ce n’est pas parce qu’on sait tourner un volant qu’on est pilote de F1.
Trop de gens confondent usage et compréhension.
Derrière les formations express et les promesses marketing creuses, il y a un problème plus profond : l’utilisateur mal informé.
Et je vais être clair : le vrai danger de l’IA, ce n’est pas l’outil. C’est nous : moi, vous, ceux qui l’utilisent sans la comprendre.
L’illusion de l’expertise : attention à l’arnaque intellectuelle
Le marché des formations IA a explosé.
Des centaines d’auto-proclamés « experts » vendent des formations en ligne, parfois à prix d’or, ou postent Story sur Story en mode « je vous révèle ce prompt magique » ou encore « grâce à ces prompts, vous allez économiser du temps et gagner plus d’argent« .
Parallélement, j’ai vu paraitre une multitude d’offres promettant de transformer n’importe qui en « expert IA » en quelques heures.
Pourtant, après avoir participé à de nombreux événements, conférences et ateliers spécialisés, je me suis rendu compte que beaucoup de ces « experts » autoproclamés ne font qu’effleurer la surface du sujet.
Une enquête de Gartner (2024) révèle que « plus de 75% des experts en IA autoproclamés possèdent seulement une connaissance superficielle des outils IA courants ».
Ce chiffre ne me surprend pas.
Le problème, c’est qu’ils forment des utilisateurs qui, à leur tour, croient avoir tout compris.
Cette superficialité est problématique, car elle induit en erreur les entreprises et les particuliers, leur faisant perdre du temps et de l’argent sur des méthodes inefficaces, voire nuisibles à long terme.
👉 À lire aussi : Analyse du cofondateur de Siri sur l’IA et ses dérives.
Connaître quelques Prompts : ne fait pas de vous un expert
Je vois des gens fiers de leur capacité à écrire un prompt pour rédiger un post LinkedIn ou une page de vente. Et alors ?
Je peux faire une omelette, je ne suis pas chef étoilé.
Cette illusion peut être dangereuse.
Ce succès apparent masque une ignorance profonde des méthodologies fondamentales comme TCREI (Tâche, Contexte, Rôle, Exemple, Instruction).
J’ai vu des professionnels se retrouver bloqués, voire discrédités, à cause d’un prompt mal pensé ou d’une absence de logique dans leur requête.
Le vrai souci, c’est l’illusion de compétence.
Sans connaître les bases comme la méthode TCREI (Tâche, Contexte, Rôle, Exemple, Instruction), vous allez droit dans le mur.
Et parfois, vous embarquez vos clients avec vous.
McKinsey (2023) estime que « 45% des entreprises rapportent des erreurs significatives dues à une mauvaise utilisation des modèles IA ».
Et c’est probablement un chiffre sous-estimé.
Il est donc impératif d’investir dans des formations rigoureuses, et pas dans du marketing déguisé.
L’IA ne se limite pas à ChatGPT (et heureusement)
La majorité des formations et contenus vulgarisés sur l’IA se focalisent sur ChatGPT ou Midjourney.
C’est comme apprendre à lire et dire que vous êtes linguiste. Et pourtant, c’est tout ce que beaucoup de formateurs abordent.
J’ai rarement entendu parler d’IA symbolique, d’IA statistique ou encore d’IA hybride dans leurs discours.
Ce manque de pédagogie prive l’utilisateur d’une compréhension globale.
Le MIT (2023) souligne que « seulement 12% des formations IA incluent une présentation complète des différents types d’intelligence artificielle ».
Résultat : des utilisateurs formatés à utiliser une interface, pas à comprendre un écosystème.
Personnellement, je pense que ne pas en parler, c’est tronquer la réalité, et ça crée de faux experts.
Le mot « IA » est devenu un attrape-clients
Si j’écris cet article, c’est parce que je suis fatigué de voir des discours creux sur l’IA envahir LinkedIn et les visio-conférences !
Trop de simplification tue la compréhension. Trop d’autoproclamation détruit la crédibilité. Il faut que ça cesse. Il faut remettre de l’exigence, de la clarté, de la rigueur.
Cette confusion volontaire sert à vendre, pas à éclairer. Et c’est grave.
Selon l’Observatoire de l’IA (2023), « 65% des articles de presse parlant d’intelligence artificielle comportent des erreurs ou des approximations majeures ».
Le grand public ne comprend plus rien. Et les professionnels, eux, baignent dans la désinformation. Cette confusion constante empêche un débat sérieux sur les enjeux et les usages.
👉 Un peu d’optimisme ? Et si l’IA ne tuait pas le web… mais le rendait enfin meilleur ?
Ce n’est pas une question de tech, c’est une question d’humain
Je ne le dirai jamais assez : la vraie urgence, ce n’est pas l’IA. C’est ce que l’on en fait.
Pour moi, la vraie question n’est pas de savoir si l’IA va nous remplacer, mais plutôt de savoir si nous sommes capables d’en faire bon usage.
Une IA mal utilisée n’est pas le fruit d’une technologie défaillante, mais d’un utilisateur mal formé.
Former les utilisateurs, leur apprendre à réfléchir, à poser des limites, à comprendre ce qu’ils manipulent. C’est ça le nerf de la guerre.
UNESCO (2023) : « La gouvernance responsable de l’IA dépend d’une formation approfondie et de la montée en compétences des utilisateurs»
Je suis convaincu que cette gouvernance commence dès la première ligne de prompt, dès la première interaction et et que cette montée en compétences ne viendra pas d’un carrousel LinkedIn ou d’un prompt pré-mâché, c’est à chacun de prendre cette responsabilité au sérieux.
Bien formé = IA utile et durable
J’ai vu des entreprises investir des milliers d’euros dans des outils IA… pour finalement les abandonner faute de compréhension. Le manque de formation est un frein énorme. Pourtant, une étude parue dans Nature Communications (2022) démontre que « une bonne maîtrise de l’IA pourrait permettre une réduction jusqu’à 30% des émissions de CO₂ dans certaines industries ». I
On parle beaucoup de l’impact écologique de l’IA. Mais on oublie de dire que bien utilisée, elle peut être un outil puissant pour réduire notre empreinte.
Une étude de Nature Communications (2022) montre que « la maîtrise efficace de l’IA permettrait de réduire jusqu’à 30% les émissions de CO₂ dans certaines industries ».
Imaginez les bénéfices qu’on pourrait tirer d’une IA bien comprise, bien utilisée.
C’est pourquoi je plaide pour des formations exigeantes, structurées, et pédagogiques, accessibles mais sérieuses.
L’humain est le problème. Donc la solution.
Si je prends le temps d’écrire cet article, c’est parce que je vois trop de dérives.
Trop de prétentions. Trop de simplification. L’IA, ce n’est pas magique.
Ce n’est pas dangereux non plus.
C’est un outil. Et tout dépend de celui qui l’utilise. Ce qu’il comprend. Ce qu’il décide. Ce qu’il assume.
Nous avons une responsabilité collective et et individuelle : Arrêtons de jouer les apprentis sorciers. Formons-nous sérieusement.
Ce que vous pouvez faire. Dès maintenant.
Maintenant que vous avez lu tout cela, la balle est dans votre camp. Ne restez pas passif.
Ce n’est qu’à ce prix que l’intelligence artificielle deviendra un levier puissant au service de l’humain.
Prenez les commandes dès aujourd’hui : formez-vous véritablement à l’intelligence artificielle pour garantir un avenir où l’humain contrôle la technologie, et non l’inverse.
Et surtout : n’appelez pas “expert IA” quelqu’un qui ne connaît que ChatGPT ou qui vous vends 3 prompts recopiés d’un énième pdf.
L’intelligence artificielle est un miroir. Ce que vous y projetez, c’est ce que vous obtiendrez. Soyez exigeant. Soyez lucide. Soyez responsable.
Formez-vous vraiment. Interrogez ce que vous voyez (y compris cet article). Développez votre esprit critique.